Ukraine :
Pour Fabius, le parti antisémite Svoboda
n’est pas d’extrême droite…

Source : http://www.lemondejuif.info/ukraine…
PAS NAZI SVOBODA ?
LA PREUVE QUE SI…
Svoboda : les néo-nazis
Nous allons nous arrêter un peu plus longuement sur ce “sympathique” parti.
Il a été créé en 1991 sous le doux-nom de Parti national-social d’Ukraine (au moins, la filiation est claire…), et a sous dès ses débuts donner dans le folklore :.
Après son élection en 2004, son Président actuel Oleh Tyahnybok, a décidé de respectabiliser son parti néonazi ; il a changé son nom pour celui de Svoboda (ce qui signifie “Liberté” – novlangue orwellienne à l’état pur), puis son emblème. Son programme est assez clair : russophobe, polonophobe, raciste et antisémite.
On exagère ? Pas du tout…
Le député Oleh Tyahnybok, leader du parti d’extrême-droite Union panukrainienne « Liberté » (Svoboda)
N.B. Je rappelle pour les plus jeunes que ce geste est “une quenelle à l’envers sans le second bras”, geste utilisé par le passé par des méchants encore plus méchants que Dieudonné
C’est apparement une tradition locale :
Épouse de l’ancien Président ukrainien
Des manifestants du parti d’opposition Svoboda, anciennement appelé les Nationaux-socialistes, défilent sous le drapeau rouge et noir de l’OUN-B, les collaborateurs nazis qui exterminèrent les juifs et les Polonais dans le cadre de la machine de guerre nazie, appliquant leurs propres idées radicales de pureté ethnique au cours de la Deuxième Guerre mondiale.
Le mot d’ordre de Svoboda, « l’Ukraine aux Ukrainiens », était le cri de bataille de Bandera au cours de la période de collaboration de l’OUN-B avec Hitler, suite à l’invasion nazie de l’Union soviétique. C’est avec cette devise que des exécutions massives et des actes de purification ethnique ont été perpétrés par les combattants fascistes de Bandera.
Selon des sources ukrainiennes, le Parti Svoboda a organisé des camps d’entraînement paramilitaires au cours de l’été 2013 – plusieurs mois avant que le président Ianoukovitch ne prenne la décision de rejeter l’Accord d’association avec l’Union européenne.
Sur les brassards jaunes, l’ancien emblème du parti Svoboda, qui était la WolfsAngel (ou “Rune du Loup”)
La Rune du Loup était l’emblème de la Panzerdivision SS Das-Reich. C’est un détachement de cette Panzerdivision qui a rasé le village d’Oradour-sur-Glane et exterminé sa population le 10 juin 1944. Ce sont aussi des nazis ukrainiens qui formaient le gros des troupes du massacre de la résistance du Vercors en juillet 1944 à Vassieux en Vercors.
Svoboda vient de remplacer son emblème nazi par un nouveau plus consensuel – qui ne trompe guère sur la filiation…
La WolfsAngel (ou “Rune du Loup”)
Retrouverez-vous l’emblème sur ce side-car de la Das-Reich en 1944 ?
Le parti Svoboda a été ouvertement relancé depuis la « Révolution orange » de 2004, lorsque Viktor Iouchtchenko a été placé à la présidence du pays grâce à une campagne de rue généreusement financée par des intérêts étrangers, telles l’International Renaissance Foundation de George Soros et deux mille autres organisations non gouvernementales venues d’Europe et d’Amérique, et ce, après avoir été officiellement déclaré perdant, d’une courte marge, de l’élection présidentielle face à Viktor Ianoukovitch.
Le 22 janvier 2010, l’une des dernières décisions de Iouchtchenko en tant que président, après avoir sévèrement échoué dans sa tentative de réélection face à Ianoukovitch, a été de nommer Stepan Bandera « Héros de l’Ukraine », une distinction honorifique de haut niveau.
Selon certaines dépêches de presse, la deuxième femme de Iouchtchenko, Kateryna Choumachenko, était elle-même membre du mouvement des jeunes banderistes à Chicago, où elle est née. Au cours des années 1980, elle a dirigé le bureau de Washington de l’Ukrainian Congress Committee of America (à un moment où l’influence de l’OUN-B était grande, selon l’Encyclopédie internet d’Ukraine), ainsi que le National Captive Nations Committee, avant de rejoindre le Bureau du département d’Etat pour les Droits de l’Homme.
En janvier 2011, le président Ianoukovitch a annoncé que le statut de Héros de l’Ukraine accordé à Bandera serait officiellement révoqué.
L’OUN-B : un peu d’histoire
L’héritage laissé par l’OUN de Bandera est essentiel pour comprendre la nature de l’insurrection armée actuellement à l’œuvre en Ukraine. L’Organisation des nationalistes ukrainiens a été fondée en 1929, et en l’espace de quatre années, Bandera en est devenu le chef.
Stepan Bandera (1909-1959), l’un des fondateurs de l’Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA) et dirigeant de l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN)
En 1934, lui et d’autres dirigeants de l’OUN ont été arrêtés pour l’assassinat de Bronislaw Pieracki, le ministre de l’Intérieur polonais. Libéré de prison en 1938, Bandera entra immédiatement en liaison avec le Quartier général de l’Occupation allemande, recevant des fonds et organisant des séances d’entraînement avec l’Abwehr pour 800 de ses commandos paramilitaires.
Lors de l’invasion nazie de l’Union soviétique, en 1941, les forces de Bandera se composaient d’au moins 7000 combattants, organisés en « groupes mobiles » et travaillant en coordination avec les forces allemandes. Bandera a reçu 2,5 millions de marks pour mener ses opérations subversives en Union soviétique. Après avoir proclamé l’existence d’un Etat ukrainien indépendant sous sa direction en 1941, Bandera fut arrêté et envoyé à Berlin. Il resta toutefois en contact avec les nazis et ses « groupes mobiles » furent approvisionnés et purent bénéficier d’une couverture aérienne allemande tout au long de la guerre.
En 1943, l’OUN-B entreprit une campagne d’extermination de masse de Polonais et de juifs, tuant quelque 70 000 civils, selon les estimations, au cours du seul été de cette année-là. Même si Bandera dirigeait encore les opérations de l’OUN-B depuis Berlin, le programme de nettoyage ethnique était dirigé par Mykola Lebed, le chef du Sluzhba Bespeki, la police secrète de l’OUN-B.
En mai 1941, lors d’une réunion de l’OUN à Cracovie, l’organisation émit un document intitulé « La lutte et les actions de l’OUN pendant la guerre », où l’on affirmait que « les Moscalis, les Polonais et les Juifs nous sont hostiles et doivent être exterminés dans cette lutte ». (« Moscali » est, en jargon ukrainien, un terme péjoratif pour dire « moscovite » ou « russe ».)
Avec la défaite des nazis et la fin de la guerre sur le front européen, Bandera et plusieurs dirigeants de l’OUN-B se retrouvèrent dans des camps pour personnes déplacées en Allemagne et en Europe centrale.
Selon Stephen Dorrill, auteur du livre de référence sur le MI-6, MI-6 : Inside the Covert World of Her Majesty’s Secret Intelligence Service, Bandera fut recruté en avril 1948 par les services secrets britanniques. La liaison fut arrangée par Gerhard von Mende, un ancien nazi de haut niveau qui dirigeait la Division caucasienne du ministère du Reich pour les Territoires orientaux occupés (Ostministerium). Von Mende avait recruté des musulmans du Caucase et d’Asie centrale pour combattre aux côtés des nazis lors de l’invasion de l’Union soviétique.
A la fin de la Deuxième Guerre mondiale, il travailla pour les Britanniques à travers une société écran, Research Service on Eastern Europe, une agence qui recrutait en grande majorité des rebelles musulmans à l’intérieur de l’Union soviétique. Cet ancien dignitaire nazi joua un rôle déterminant dans la mise en place d’une plate-forme d’opérations des Frères islamiques à Munich et à Genève.
Grâce à von Mende, le MI-6 entraîna des agents de l’OUN-B qui étaient ensuite envoyés en Union soviétique pour y commettre des actes de sabotage et des assassinats entre 1949 et 1950. Un rapport du MI-6 de 1954 fait l’éloge de Bandera en tant qu’« agent professionnel muni d’une expérience terroriste et de notions impitoyables concernant les règles du jeu ».
En mars 1956, Bandera se retrouva au service de l’équivalent allemand de la CIA, la BND, alors dirigée par le général Reinhardt Gehlen, le chef des services de renseignement militaire pour le front oriental pendant la Deuxième Guerre mondiale.
Ici encore, von Mende fut l’un de ses parrains et protecteurs. En 1959, Bandera fut assassiné par le KGB en Allemagne de l’Ouest.
Le tueur le plus accompli de l’OUN-B, Mykola Lebed, qui dirigeait sur le terrain la police secrète du groupe, eut une carrière encore plus brillante après la guerre. Il fut recruté par le U.S. Army’s Counterintelligence Corps (CIC) en décembre 1946 et dès 1948, commença à travailler pour la CIA. Il recruta ensuite les agents de l’OUN-B qui n’avaient pas suivi Bandera au MI-6 et participa à de nombreux programmes de sabotage derrière le Rideau de fer, incluant l’« Opération Cartel » et l’« Opération aérodynamique ».
Lebed fut ensuite envoyé à New York, où il établit une société écran pour le compte de la CIA, Prolog Research Corporation, sous le contrôle de Frank Wisner, qui dirigeait au cours des années 50 le Directoire des projets de la CIA. Prolog fut actif jusqu’au cours des années 1990, après avoir obtenu un fort soutien de la part de Zbigniew Brzezinski qui était alors le conseiller du président Jimmy Carter en matière de sécurité nationale. En 1985, le département de la Justice ouvrit une enquête sur le rôle de Lebed dans le génocide en Pologne et en Ukraine au cours de la Deuxième Guerre mondiale, mais la CIA fit de l’obstruction et l’enquête fut étouffée.
Néanmoins, en 2010, après la publication de milliers de pages d’archives sur la Guerre, les Archives nationales publièrent un document intitulé Hitler’s Shadow : Nazi War Criminals, U.S. Intelligence, and the Cold War, par Richard Breitman et Norman Goda, qui incluait un compte-rendu détaillé sur la collaboration de Bandera et Lebed avec les nazis et leur rôle dans les exécutions de masse de juifs et de Polonais. C’est cet héritage laissé par Bandera et Lebed, et les réseaux mis en place dans la période d’après-guerre, qui sont aujourd’hui au cœur des événements en Ukraine.
Mais revenons-en à Oleh Tyahnybok…
Notre sympathique leader démocrate pro-européen n’a cependant pas convaincu tout le monde, surtout en Israël, étrangement…
Il se retrouva en bonne compagnie dans la liste du centre Simon Wiesenthal :
Peut-être est-ce lié à sa lettre ouverte de 2005 où il s’en prenait à la juiverie de son pays ?
Ce qui n’a pas trop plus…
25 % des députés de la Knesset ayant même pris la plume pour alerte le Président du Parlement européen (sans effet) :
Je vous avoue au passage ma perplexité : pourquoi écoute-t-on tant le lobby pro-israélien quand il ne faut pas le faire, et ne l’écoute-t-on pas quand c’est juste indispensable… Mystère (quoique j’ai mon idée : “business is business”…)
Quant à Svoboda…
Sa stratégie a payé, car le parti a connu une progression fulgurante, jusqu’à atteindre plus de 10 % des voix aux législatives de 2012.
On entend souvent ce chiffre, comme avec BHL pour le modérer, mais en fait, la situation est très très disparate dans le pays…
Près de 40 % des voix dans certaines régions, tu m’étonnes que ça inquiète un peu les russophones à l’Est du pays…
Le leader est donc désormais parlementaire, où il prend son nouveau métier à bras-le-corps :
Tout en restant attaché à l’Histoire glorieuse de son pays :
qu’il commémore dans la chaleur humaine (ici les 105 ans de Bandera le 1/1/2014)
(ça me rappelle quelque chose, mais quoi ?)
Et s’y connait en marketing pour développer les adhésions !
(N.B. quelqu’un saurait traduire svp en commentaire svp ?)
et édifier la jeunesse !
Camp scout de Svoboda
Admirez la croix celtique dans ces bureaux de Svoboda
J’aime aussi beaucoup la façon dont ils redécorent avec art certaines municipalités conquises :
Légende : Hitler, notre libérateur
Mais comme l’a dit TV5 à propos de Sloboda :
“Reste que son chef de file, pour l’instant, a intelligemment évité de sombrer dans les excès : “Oleh Tyagnybok, pour l’instant, a évité avec subtilité de se poser en héritier décomplexé de ce parti. Il a discipliné les manifestants pour éviter les slogans trop choquants et les débordements”
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